Outre-marines, une navigation photographique dans les Archives nationales d’outre-mer

Centre de conservation, de transmission et lieu de mémoire incontournable pour aborder l’histoire des colonisations françaises et des décolonisations, les Archives nationales d’outre-mer abritent, communiquent et valorisent plus de 38 kilomètres de documents datant du XVII^e au XX^e siècles, aux provenances et typologies variées. 

Ces documents patrimoniaux – archives papier, registres reliés, cartes et plans, journaux, tirages photographiques, plaques de verre, négatifs souples, films etc. – sont intrinsèquement soumis à des facteurs de dégradation chimiques, biologiques ou mécaniques. Par leur histoire, les archives ont connu des conditions de conservation inégales avant leur arrivée aux ANOM.  La préservation de ces documents est un enjeu majeur pour tout services d’archives. Afin de garantir leur accès au public, l’ensemble des équipes des ANOM est ainsi engagé dans une politique de conservation préventive, qui prend notamment appui sur les savoir-faire de ses laboratoires internes de restauration et d’images et sur les dernières avancées scientifiques.

En quête de formes et de métaphores, le photographe Yves Muller a exploré les magasins de conservation des ANOM et y a rencontré ce matériau vivant. Par ce travail photographique, souvent intime, Yves Muller propose un nouveau regard sur les archives où leur matérialité n’est pas moins importante que leurs contenus. L’exposition commence aux Marquises, puis, après s’être « retrouvé balloté par le cours du Mékong, perdu dans les sables du désert d’Isabelle Eberhardt, [son projet] a fini échoué sur la rive de Cayenne dans les rets du bagne. Commençant au paradis et finissant en enfer cette navigation a pris l’allure d’une dérive en 40 photographies » (Yves Muller, 2024).

Les Archives nationales d’outre-mer accueillent cette proposition pour l’été 2024. Elle s’inscrit dans la programmation culturelle des ANOM et la volonté de valoriser les métiers de la restauration et de la conservation à travers des visites dédiées comme lors des Journées européennes des métiers d’art et la mise en place d’un atelier pédagogique à destination des scolaires sur les métiers du patrimoine en 2024.