Photographie en noir et blanc de Valérie André posant devant un hélicoptère

Valérie André (1922-2025), Mme Ventilateur

Valérie André, née le 21 avril 1922 à Strasbourg, était une résistante, médecin militaire, pilote d'hélicoptère française et première femme à être promue au rang de général en France.

Adolescente, Valérie André est fascinée par le monde de l'aviation et en 1939 elle prend des cours de pilotage à l'aéroclub de sa ville natale. En 1948, son brevet de parachutisme en poche, elle devient à la fois pilote et médecin militaire, des professions alors peu accessibles aux femmes en France.

En 1948, à la suite d'une pénurie de médecins militaires, elle rejoint l'Indochine où elle y fait deux séjours. Après avoir appris qu'elle possédait le brevet de parachutiste, ses supérieurs l'amènent à suivre le cours de chirurgien de guerre et à servir dans une zone frontalière entre l'Indochine et le Laos qui ne pouvait être atteinte que par parachutage. En 1949, elle retourne en France pour obtenir la licence de pilote d'hélicoptère. En Indochine, en effet, elle s'était rendu compte à quel point des endroits isolés ou couverts par la forêt sont difficiles d'accès pour les avions du transport médical. De retour en Indochine, elle se spécialise dans le service d'évacuation médicale de pilotage des hélicoptères Hiller 360 et Sikorsky H-34.
Nom de code « Ventilateur »

C’est sous le nom de code « Ventilateur » qu’elle assure au cours de ses missions l'évacuation de 165 blessés vers des postes médicaux ou l'hôpital le plus proche. « A peine ai-je eu le temps d’examiner les hommes allongés sur leurs brancards que des coups de feu éclatent. Couverte des hautes herbes, la berge du faux canal se réveille brutalement. D’instinct, je me retourne vers le chef de poste. Il n’est plus là… ses hommes non plus ! Tout le monde a détalé. A ma stupéfaction, les brancards sont vides. Tête la première, les deux blessés ont plongé dans les paniers [d’osier installés de chaque côté des portes de la cabine de pilotage de l’hélicoptère]. Il n’est pas question de les en faire sortir, pour leur demander de se coucher dans le bon sens. Je n’ai que le temps de sauter dans la cabine et, sans fermer les portières, d’arracher au sol l’appareil. Tout en mettant les gaz, je crie dans le micro : « A l’ouest du canal, des Viet tirent ! » V.A.

De 1959 à 1962, elle sert en Algérie en tant que commandant adjoint du service médical à la base de Boufarik, puis en tant que commandant de l'hélicoptère de service de sauvetage stationné sur la base de Réghaïa, Oran. Au cours de cette période, elle effectue plus de 350 missions. À la fin de la guerre en Algérie, elle revient en France et continue sa carrière d'officier du service de santé.

L'année de sa retraite, en 1981, Valérie André est promue médecin général inspecteur. En 1981, elle devient présidente du Comité des femmes militaires, elle y travaille à la promotion de l'emploi des femmes dans les forces armées. Valérie André décède le mardi 21 janvier 2025.

Il y a des femmes qui ont une modestie aussi grande que le courage. Valérie André en fait partie et de nombreuses femmes militaires et civiles lui doivent aujourd’hui de pouvoir piloter Jean Lartéguy

Sources à consulter aux ANOM : 
FR ANOM BIB SOM b3855
André (Valérie), Ici ventilateur ! Extrait d’un carnet de vol, Paris, Calmann-Lévy, 1954

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