Photographie en noir et blanc d'une palmeraie et d'une pyramide

Les frères Zangaki Georges et Constantin

Les frères Zangaki Georges et Constantin sont des photographes grecs installés en Egypte, actifs entre 1870 et 1915.

Le fonds Dumoulin 29 Fi du nom du peintre de la Marine Louis Dumoulin (1860-1924) est constitué de photographies du Moyen-Orient réalisées par de grands noms de la « photographie orientaliste » : Hyppolite Arnoux, Félix Bonfils, Pascal Sebah, mais aussi les frères Zangaki.

Photographes d’origine grecque, ils voyagent en Italie, en Algérie, en Turquie et en Egypte… Comme Pascal Sebah, ils appartiennent au monde méditerranéen, orientalistes originaires de l’Orient, ils sont familiers de certaines régions qu’ils parcourent, ils reprennent toutefois les mêmes sujets à succès auprès des touristes occidentaux : ils photographient les sites archéologiques égyptiens (Sphinx, pyramide de Khéops) mais aussi les grandes villes Alexandrie, le Caire et effectuent des clichés des populations rencontrées selon les standards du genre. Ils se distinguent par un goût pour les verticales : palmiers, colonnes…

Habiles commerçants, ils ouvrent plusieurs succursales au Caire, à Istanbul, lieux de passage du peintre voyageur Dumoulin. Les 55 tirages albuminés des frères Zangaki du fonds datent des années 1889-1890, au format 22 x 28 cm, ils sont contrecollés sur carton, numérotés et signés « Zangaki » et portent au dos la mention au tampon humide : « Louis Dumoulin » qui permet d’attester de leur origine. Achetés sur place par le peintre, ils servaient de support à la réalisation de ses tableaux comme le montrent les traces de pinceaux sur le carton, véritable palette. Ces stigmates témoignent de l’un des usages de la photographie. Ces épreuves portent sur les mêmes lieux, les mêmes sujets mais photographiés par différents grands photographes, elles permettent de comparer leur regard, leur style.

La présence de ce fonds qui ne concerne pas les colonies françaises dans les archives du ministère pourrait s’expliquer par la participation du peintre à de nombreuses missions ou manifestations sous l’égide des autorités coloniales.

Bibliographie :

  • Aubenas S., Lacarrière J. Voyage en Orient, Paris Hazan, 2001.
  • Edward Saïd L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident, [Orientalism, 1978], traduction de Catherine Malamoud, préface de Tzvetan Todorov, Le Seuil, 1980, (rééd. augm., 2003) 

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